mardi 8 mars 2011

Départ de Saint Louis et pour le Sine Saloum

Je quitte donc Saint Louis, direction Dakar, Lundi 7 février vers 11h00. J'attrape un taxi brousse et l’on part quelques minutes après. Il était presque complet. Dans le taxi, une jeune sénégalaise, un jeune mareyeur, un couple d’allemands avec lesquels je ferais connaissance. Au bout d’une vingtaine de km, on se rend compte qu’il y a un pb. Le chauffeur s’arrête et vérifie ces quatre roues plusieurs fois, jusqu’à finalement s’arrêter et les reboulonner. Enfin, rassurez-vous, il ne reboulonne pas les quatre, mais seulement la roue avant gauche. Un boulon qui maintient la roue sur son essieu se défait car l’écrou n’est pas adapté et la roue tenue par seulement deux boulons finit par se « détacher » un peu, en faisant un bruit symptomatique. Le chauffeur tentera diverses solutions, pour finalement se retrouver avec 25 formes et taille d’écrou dans les mains sans jamais trouver celui qui convient. Au fur et à mesure du voyage, il s’arrête de plus en plus fréquemment pour resserrer l’écrou ou essayer un autre modèle. Ce qui finit par ralentir franchement notre progression, nous dépassons Thiès, ville importante sans qu’il règle le problème, et nous les passagers se lassant du petit jeu du resserrage, démarrage, arrêt resserrage  démarrage, arrêt, etc. quittons le navire à une petite dizaine de km de Dakar. Accompagné du couple d’allemand, j’attrape le bus pour finir le trajet. Le bus est bondé et se retrouve bien vite coincé dans les embouteillages de l’entrée sur  Dakar, mais nous avançons quand même et arrivons à la gare routière. Zou, un dernier taxi pour rallier N’gor et me voilà enfin arrivée à 21h00 chez Léo et Phil, après quasiment 8hoo de voyage, au lieu des 4h00 normale... Je suis pas mal fatiguée mais surtout ravie d’être à bon port, car mon moi pessimiste se voyait déjà dormir sur le bord de la route!
Je resterai finalement jusqu’à vendredi à N’gor, retournant à Dakar pour acheter mon billet de bateau pour Ziguinchor en Casamance, le cadeau d’anniversaire de maman à la cour des maures. Cette petite place se situe dans le marché Sandaga et réunit divers vendeurs, bijoux, sous-verres et sculptures. S’il faut discuter avec acharnement les prix (ce que j’ai encore beaucoup de mal à faire), les vendeurs sont sympa, pas trop insistants et font même des cadeaux, histoire d’être certain que tu reviendras et que tu achèteras... La prochaine fois! Ces quelques jours sont des journées calmes, où je me baigne à N’gor, organise le voyage en Casamance, mange des oursins dans un petit resto en bord de mer (ces derniers sont ramassés dès la commande passée), croise mon oncle de retour de ses deux semaines de chasse, organise le voyage dans le Sine Saloum avec Léo.

Le départ pour Keur Bamboung est prévu pour vendredi matin à 7h00.
Réveillées à l’aube, en fait en même temps que l’appel à la prière de 5h30, le taxi nous dépose à la gare routière « pompiers » à 7h01, nous sommes dans le taxi brousse à 7h03 et sur la route pour Toubacouta à 7h07. La route est la même que pour aller à M’Bour. Je me rends compte que le souvenir que j’en avais et que je vous ai décrit n’était pas très réaliste:  il y a quelques villages certes qui parsèment la route mais on voit beaucoup de brousse et de baobabs, de palmiers, de manguiers et d’arbres araignées qui nous entoure.  La route est longue mais reste bitumée et roulable jusqu’à Kaolak. Le paysage évolue, il s’assèche, verdit, se « casifie » , se ruralise, se sauvagise, se salinise (marais salant)... et la route se désagrège.  Des trous énormes éventrent l’asphalte. Les nids de poule de Montréal font pale figure à coté. Les voitures et les camions ne respectent plus les sens habituels de circulations mais jouent à une course d’obstacles, plus variés qu’un jeu de Nintendo. Objectifs : éviter les trous, les vélos, les camions en sens inverse ou entrain de doubler, les ânes, les marcheurs. Les bas coté sont autorisés et tous les sens sont permis. Heureusement, le taxi ne roule pas vite, ces amortisseurs sont fatigués, offrant un petit complément montagne russe aux petits pions que nous sommes dans ce parcours d’obstacle géant.  Mais le paysage est époustouflant, la terre est rouge, comme nous sommes entrées dans le Sine Saloum, la végétation est plus verte, à chaque case, nous entrevoyons des femmes pilant (nous approchons de midi), des volées d’enfants jouant et des hommes se reposant (ca c’est une constante!!!), et nous commençons à avoir sérieusement chaud.

Nous arrivons à Sabacouta à 12h00. Les paris sont ouverts pour savoir si nous serons sur l’ile avant 15h00. Il nous reste encore à prendre le taxi moto, la pirogue, la charrette... Nous mériterons ce petit paradis terrestre.
La suite au prochain épisode. 

Je suis actuellement rendu au Burkina, à Ouaga depuis presqu’une semaine, j’y ai retrouvé Lina, j’y crève de chaud et je squatte la piscine d’un grand hôtel, on est plus vraiment dans le voyage roots là... Mais sinon je me transformerais en Audrey séchée, le temps de m’adapter à cette chaleur et je reprends mes pérégrinations. Je dors en trempant le drap au préalable pour pouvoir m’endormir, avec le ventilateur à plein hélices. 

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