vendredi 25 février 2011

Saint Louis ENFIN!!!

Bonjour a tous

Alors maintenant je suis sur un clavier anglophone, j ai donc perdu les accents et l apostrophe aussi (incapable de la retrouver), merci de ne pas m en tenir rigueur. Bon, la regularite n est pas mon fort comme vous avez pu le constater mais il faut dire que les coupures d electricite ne m ont pas beaucoup aidee, surtout que lorsque il y a du courant dans la journee, je suis rarement devant un pc, preferant ecrire le soir ou la nuit, comme aujourd hui. Pour la derniere semaine, j ai ete en Casamance et plutot ravitaillee par les corbeaux en ce qui concerne le net... Ca peut vous donner une idee...

Tout ca pour dire que je vais essayer d aller a l essentiel en ce qui concerne Saint Louis (et pour la suite aussi)

Donc nous avions quitte M bour en taxi Brousse et nous avons change de taxi a la gare routiere de Thies. Une gare routiere senegalaise ressemble a un grand parking surlequel tous les vehicules se retrouvent: charettes, bus, taxi brousse ou classique, etals de marchandises sur roulettes, ou fixes, tous entremeles comme des mikados au milieu desquels circulent, dependant de l heure de la journee, des bancs de poissons humains plus ou moins denses. Il y a generalement une sorte de grande arcade au dessus de la zone des taxis brousse sur le fronton de laquelle sont  indiquees les destinations. Les prix se marchandent un peu mais pas tant que ca. Les taxi brousses sont souvent de vieux break ou s entassent 7 personnes, et la on prie pour avoir des voisins maigres! A thies, nous avons pris un petit encas: de la viande de chevre grillee. C etait tres bon. La viande est soit coupee en morceaux et grillee dans des petits chariots a tiroirs ou encore sur ses quatres pattes a l arriere du camion en attendant son heure (on ne peut pas dire qu elle est pas fraiche!!!). Dans sa forme consommable, elle est cuite tres longtemps dans ces tiroirs et donc se delite toute seule et baignant dans son jus et son gras, est  incroyablement fondante. On choisit les morceaux, avec ou sans os, trippes ou foie, le marchand dispose tout cela dans du papier brun, ajoute des oignons, pese le tout et vous facture.
Nous avons grignote cela avec plaisir dans le taxi qui n attendait plus que nous pour partir. Le voyage s est bien passe, 4 heures de voiture chaudes, sans jamais voir la mer puisque nous sommes trop dans les terres, la temperature monte vite. Il faut boire mais pas trop pour eviter d avoir envie de faire pipi tous les 20 km, ce qui en pleine brousse et en wolof est un experience qui ne ma pas encore tentee! Le paysage dans cette partie plus interieure est toujours aussi beau, de vastes plaines de brousses s intercalent avec des forets eparses de baobabs, de palmiers, de manguiers. Les petits villages qui jalonnent la route correspondent souvent aux images d epinal que nous avons de l Afrique: palissade de bois, cases en paille et banco. Se dispersent aux alentours anes, chevres, moutons, poules, petits etals de fruits et  de legumes, femmes entrain de piler ou de faire leur lessives, enfants courant et jouant, tandis qu au milieu trone un arbre sous lequel se regroupe les hommes. Il peut etre de differentes sortes du moment qu il offre suffisamment de feuilles pour ombrager son pied et ses hotes La aussi, la route est bitumee et en bonne etat, la poussiere la bordant se degrade du rouge vif au blanc craie, nous avons traverse une zone d extraction de calcaire, qui est impressionnante par sa dimension et son isolement dans le paysage. En arrivant sur Saint Louis, les champs de cacahuetes se bousculent et les gros sacs de plastique tisse, version moderne de la jute, se multiplient. Saviez vous que les cacahuetes sont des racines ou des tubercules? et ben, moi non! En fait ca ressemble beaucoup a des pommes de terres, la cahuete c est la pdt et le plant qui la produit a la meme allure. Plantees au moment de l hivernage, les cahuetes ne se montrent a cette epoque de l annee qu en tas en train de secher ou d etre empaquetees. Arrives en cours d apres midi, nous nous somme installes tranquillement, la visite commencera demain, j ai besoin de redescendre la temperature de mon moteur, la chaleur et la promiscuite dans le taxi  m ont sonne.

En ce qui concerne Saint Louis, les abords sont a peu pres identique a toutes les villes senegalaises, l ile centrale en est le quartier historique. La ville est coincee entre le village des pecheurs et la conurbation, entrecoupe par le fleuve Senegal et acculee par la mer. Ancienne capitale du Senegal, elle ressemble un peu a Goree: maisons colorees et parfois un peu defraichies, avec etage et balcon pour le cote nord (inspiration francaise) et de plain pied pour la partie sud (inspiration portugaise). Beaucoup de francais y resident, et la plupart ont l air d etre fraichement debarque des quartiers bourgeois parisiens, les serres tetes en velours ne devaient pas etre tres loins. Nous avons erre dans la ville puis avons fait un petit tour en caleche accompagnes d un guide. Apres cette prise de repere, la facette nippone de ma personne s est reveillee et j ai arpente toutes les rues pour reprendre des photos. J ai visite quelques echoppes et plusieurs ateliers d art contemporain. J ai craque pour une peinture sous verre humouristique, un bus plein a craquer decore a sa proue d un "Tout passe, Dieu Merci". Ensuite je suis alle visiter l atelier de tesss... ou jai rencontre Mai Diop. Femme francaise installee ici depuis plus de 10 ans, tisserande, elle est tombee amoureuse des pagnes mandjaks. Le pagne est une etroite bande de tissu de plusieurs metres de long, porte en echarpe ou cousus entre eux pour faire une jupe, ils sont tisses traditionnellement par l ethnie mandjak. Elle collectionne aujourd hui les plus anciens modeles, pour documentation et reference, les reproduits ou les reinterprete. Si elle est la patronne, ce ne sont que des hommes qui tissent, pas de femmes encore a l horizon artisanal. Elle commence a me presenter sa boutique et sa demarche, et la j enfile la casquette de la museologue: elle voudrait creer un musee... Rdv est pris pour le lendemain matin.

Le rendez vous du lendemain s etirera jusqu en debut d apres midi, je rencontre Juliette qui vient preter main forte a Mai. Elle aussi est francaise, mariee a un senegalais, elle a un petit bout de chou de 2 ans et veut aider Mai dans sa demarche. Nous discutons a baton rompu du projet, de museologie, je leur propose de leur donner quelques conseils et de mettre la main a la pate dans la mesure de mes possibilites. Biensur pour l instant il ne sagit que de benevolat... Pays developpes ou en voie, travailleurs culturels, meme combat... En fait, son concept et sa structure correspondent parfaitement a ce que l on appelle chez nous un economusee. Mai me communique une copie des documents qu elle a ce jour rediges pour le projet. Les mails sont echanges et j ai deja commence a leur donner des informations, travailler sur leur blog d exposition. A ce propos, Celine et Louise, je vais peut etre vous solliciter avant mon retour d Afrique. Le reste de la journee a ete en partie consacree a la gestion des photos et au blog (recit de Mbour)

Nous avions trouve une tite auberge un peu excentree, derriere le village des pecheurs, d ou l on peut voir en meme temps le fleuve et la mer, apres s etre faufile entre les camions refrigeres et epoumone dans les odeurs intenses de poissons frais, moins frais et seches, assourdi par les cris des marchands, les bruits sourds de la construction des pirogues. De par sa situation et l emplacement de l auberge, Saint Louis ressemble pour moi a une venise africaine: a chaque fois que je reviens de la ville, je traverse le petit pont qui mene au village des pecheurs et qui surplombe toutes les pirogues, en aval comme en amont, bien alignees perpendiculairement au fleuve, avec toujours quelques unes, qui partent ou arrivent. C est sans doute pas l image la plus commune que l on retient de cette ville, mais ce sera la mienne.

Donc voici le plus important a mon avis pour Saint Louis, surtout que je n y suis restee que 4 jours (sans avoir fait aucun parc... fort dommage, ils sont tres reputes dans le coin, il faudra que j y retourne) laissant Herve a son projet, et rentrant a Dakar pour repartir cette fois-ci avec Leo sous le bras dans le Sine Saloum, puis ensuite, mon excursion en casamance dans la famille adorable d Astrid et dans l ile carabane... vous voyez que j en ai du retard a rattraper, surtout que mercredi je m envole pour le Burkina ou Lina m attend. Mais promis, je vous raconterai au prochain episode le taxi brousse qui perdait son pneu ou comment faire Saint Louis Dakar en 8h00...


BISOUS et merci pour tous les mails encourageants, envieux, joyeux, moqueurs, droles, poetiques, inquiets que vous m envoyez. Au plaisir de vous lire !
A bientot

2 commentaires:

  1. Salut Audrey.
    C'est toujours un plaisir de te lire et ça réchauffe un peu nos coeurs québécois tout froids, tout froids.
    Je te fais un cadeau, si t'en as besoin, voici des lettres avec accent et autres signes de ponctuations rares : "é", "à", "è", "'", "ê", "î","ï", "ç"... on pense bien à toi. Bises !
    Mathieu (avec Laura sur ses genoux)

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  2. ravie d'avoir de tes nouvelles je vois que ton périple se déroule bien j'ai hâte d'avoir tes impressions sur la Casamance qui paraît il est superbe
    Pierrette est rentrée de Dakar lundi elle avait le coeur gros de laisser Flo et Zayon elle pense y retourner avec Jean Claude au mois de Mai
    gros bisous de nous 2
    Bernard et Hélyette

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