mercredi 9 mars 2011

Sine Saloum suite et fin

Le taxi moto est rigolo, le voyage en pirogue superbe, la charrette extrêmement lente! Nous sommes à Bamboung à 15h30: Léo a gagnée bien que les termes du pari n’est pas été très clairs. Passons, on s’offrira mutuellement coca et bière pour le repas. Cette ile se trouve à quelques kilomètres de la Gambie au fin fond du Siné Saloum (sorte de delta ou estuaire inversé des fleuves Siné et... Saloum), et fait partie d’un projet d’aire protégée. En choisissant ce campement, on participe au financement de cette aire et du contrôle de la zone de pêche, de chasse et de cueillette (toutes ces activités sont strictement interdites sur un territoire de 700 hectares, si mon souvenir est exact), les bénéfices sont reversés à la communauté de commune de 54 villages aux alentours, les travailleurs de ce campement, excepté Charles (français), sont issus des villages susdits. Les cases sont construites en banco, en paille, les lits surmontés de moustiquaires s’appuient sur des sommiers de bambous. La salle de bain est en plein air, dissimulée derrière des pans de palmiers tressés. L’eau est puisée et placée dans un bidon plus haut que le pommeau de douche. La chasse d’eau est une calebasse à remplir au robinet. La douche est plus chaude le soir, le matin, les tourterelles perchées sur les cloisons roucoulent, attendant la fin des ablutions pour venir boire.  Je ne vous raconte pas le bonheur de prendre sa douche au beau milieu de la nature... Il n’y a pas d’électricité sur l’île, chaque case a son panneau solaire et offre ainsi quelques heures de lumière la nuit tombée.  Bref du vrai tourisme écolo, équitable comme on l’aime dans un véritable paradis. Sans oublier l’équipe du campement qui est adorable!
Le seul hic, si, si, je vous promets, il y en a un : c’est un peu cher pour mon budget... Mais bon nous y resterons qu’un week end et vraiment ca vaut le coup!

Pendant ce week end nous ferons les activités offertes par le campement accompagné d’un guide perso: Biram. C’est une perle, il est gentil, précis et drôle. Nous avons fait une randonnée dans la brousse à la recherche du phacochère. Biram nous montrait toutes sortes d’oiseaux, de végétaux, nous aidait à prendre les photos. Nous avons surpris le phacochère sur le chemin du retour, au crépuscule. Ce sanglier africain ne charge pas parait-il... Si vous voulez voir à quoi ca ressemble, louez le Roi Lion et vous découvrirez dans Pumba exactement la démarche de la bestiole. Le corps et les pattes sont assez fins, tandis que la tête est beaucoup plus massive. Il se tient cambré, le pas délicat et sautillant, la tête haute, on dirait un sanglier aristocratique.

Le lendemain, nous découvrons le sentier écologique les orteils dans la vase et le mollet au frais dans l‘eau, dans la mangrove, au milieu des huitres et des éponges, des crabes, des petits poissons, à la recherche des singes véverts, sous le joug des touristes anglophones bruyants.  Nous avons perdu l’exclusivité de notre guide: 6 autres coturnes souhaitaient faire la visite, des allemands, des anglais et des hollandais. Un autre guide a été appelé mais il n’est pas arrivé ce matin.  Expliquez-moi pourquoi les anglophones beuglent dès qu’ils sont en groupe non, non même pas! pourquoi beuglent-ils tout court???!!!... Je vous avoue que là, c’était vraiment limite pour l’observation des bestioles et de l’intégrité humaine!

Rôties à souhait, nous avons enchainé, après déjeuner, avec une baignade salutaire et une promenade à Sipo, le village de l’île où Biram nous a présenté la Reine, la femme la plus âgée du village que tout le monde respecte, salue et visite, sa femme (de Biram), fille de la reine et ses enfants. Et nous avons acheté du vin de palme fraichement récolté, en cours de fermentation, il mousse sans arret dans la bouteille de plastique percée, nous le boirons ce soir. Nous cherchons à acheter du miel de mangrove, mais le producteur est en rupture de stock. Après cette ballade, hop promenade en kayak avec Biram, je m’assois au milieu, Léo devant et Biram à l’arrière. Entre quelques coups de rames, je tente vainement d’assommer Léo qui se défend! Biram compte les points et ralentit notre progression. Nous voulons tellement tout voir depuis que nous sommes arrivés que l’on pagaie (ou assomme selon les points de vue) avec frénésie. Nous adoptons donc le rythme africain et laissons filer davantage l’embarcation, les oiseaux s’envolent moins à notre passage. Nous passons à coté de l’arbre de prédilection des pélicans, 4 y sont perchés. Les poissons sautent en banc à la surface de l’eau, Biram nous chante une chanson africaine. Je vous jure un vrai moment carte postale!



Autant vous dire que nous nous sommes attablées, affamées et épuisées. Pour fêter cela, nous avons gouté le vin de palme toujours entrain de mousser. Comme il était presque « neuf », il était très effervescent, un peu comme un cidre, légèrement sucré et acidulé, il a un arrière gout de bois et de verdure, un peu comme un bière d’épinette mais plus douce. Nous en avons offert à l’équipe du campement mais tous semblaient effrayés par les effets du vin. Même s’il n’était pas trop fermenté encore, donc pas très fort en alcool. J’ai appris plus tard que certains déconseillent fortement de le boire à ce stade car il fermente alors dans l’estomac, surtout si ce dernier est vide. Et les vapeurs seraient alors plus nocives que l’alcool du vin de palme le plus usé (fermenté)... Je n’ai rien senti de toute cela mais vous verrez bien si mon neurone est encore aligné à mon retour.

Après diner, nous voici invitées par l’équipe à aller boire les 3 thés traditionnels, ce que l’on appelle le thé attaya (c’est bien ça Léo?) autour d’un petit feu de bois, sous le ciel étoilé, accompagnées par la musique des portables. Nous nous sommes couchées ravies.

Le dimanche : jour du départ. Plutôt que de reprendre la route, nous avons choisi de traverser le Siné Saloum en pirogue. Le départ est prévu pour 10h00 et nous arriverons à 16h00 à Ndangane. Cela nous coûte l'autre bras mais le voyage en vaut le détour, l’eau est belle, le vent souffle fort, heureusement car nous sentons moins le soleil, les vagues nous ballotent à souhait, les oiseaux sont partout : aigrettes blanches, noires, pélicans, bergeronnettes, électres à bec rouge, martins pêcheurs et, Ô joie suprême, des dauphins!!!!

On débarque à N’dangane.  Après les heures paisibles à voguer, on bascule dans une foire d’empoigne, où deux rabbateurs et trois tondus s’efforcent de nous trouver un taxi le plus cher possible pour nous amener à Joal Fadiouth. On s’en sort avec le double du prix régulier. Léo s’énerve et invective à souhait le chauffeur: il lui promet qu’elle voyagera gratuitement la prochaine fois qu’elle vient ici... Après un encas bien mérité, on a rien mangé depuis le p’tit déj, Guillaume Veyrac, ami de la famille, vient nous récupérer et nous offre le gite et le couvert avant le retour sur Dakar prévu pour le lendemain matin. Il nous fait visiter M’Bodiene avant de passer une soirée bien agréable dans sa jolie maison en bord de lagune. Mon oreille interne est toute déboussolée:  je tangue toute la soirée. Le retour sur Dakar se fait sans heurts dans un taxi brousse officieux. Ce n’est pas un break, il ne prend que 4 clients, la voiture est presque neuve, et nous dépose devant chez Léo.
Nous sommes lundi après midi et je largue les amarres Mercredi pour la Casamance.

Ziguinchor et île carabane au prochain épisode mais je vais sans doute vous offrir un intermède Burkina, vu le retard que j'ai pris ca vous recalera sur mon quotidien!!!

N'hésitez pas à m'écrire pour me donner de vos nouvelles!

BISES et à bientôt!




2 commentaires:

  1. Oui Audrey, c'est bien l'ataya (the vert servis en 3 fois). Le 1er est amer comme la mort, le second est doux comme l'amour et le 3eme est sucre comme la vie !

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  2. J'ai du rattrapage à faire sur ton périple. Wow!! tu dois te régaler de toutes ces beautés de la nature.

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